Quatre phares sur la route acadienne
Présentation donnée à l'Université de Saint Thomas, jeudi, le 18 mars 2004, au commencement des fêtes pour la Semaine de la Fierté Française.
Veuillez-vous vous lever pour l'arrivée de l'Honorable Herménégilde Chisason, Lieutenant-Gouverneur du Nouveau-Brunswick.
Je voudrais proposer une bienvenue spéciale à vous, votre honneur, Herménégilde Chiasson, Lieutenant-Gouverneur du Nouveau-Brunswick. Nous sommes très privilégiés de vous accueillir ici entre nous et nous voulons vous remercier de l'attention que vous nous apportez avec l'honneur de votre présence. Je désire annoncer du même souffle la présence "informelle" de notre président d'université, le Docteur Daniel O'Brien qui est ici entre nous, anonyme, selon son secrétaire, mais présent, néanmoins. Bonjour à tous et bienvenue a l'Université de St. Thomas et à la Semaine de la Fierté Française!
Antonine Maillet nous a écrit qu'elle habite un phare: "C'est un beau phare --- elle nous dit --- avec une tour et des lampes pour éclairer les marins perdus. Mais mes lampes n'éclairent jamais les marins parce que mon phare n'en est pas un vrai; il est désaffecté. Un jour, on ne sait jamais, on manquera peut-être de phares au pays; alors je me ferai nommer gardien et j'allumerai toutes mes lampes et mon phare en sera vrai pour de bon."
Antonine Maillet, comme tous les grands personnages, ressemble beaucoup à ce phare: poétesse en prose, écrivaine, première romancière candienne à gagner le prix Goncourt en France, femme de renom international, elle nous a tous illuminés. C'est un vrai phare pour les Acadiens et les francophones de notre pays. Je voudrais bien vous saluer vous, votre honneur, autre phare que nous illumine en poésie, en art visuel, en art dramatique, en culture, en film. C'est mon cher collègue, Christian Mbarga, qui parlera de vous et de vos multiples réalisations en quelques moments.
Mes amis: regardez bien autour de vous: on se trouve maintenant dans la salle dédiée a Monsieur Joseph Théodore Daigle. Théodore Daigle était le chef du Département de langues romanes lorsque je suis arrivé ici a St. Thomas. Théodore était un grand homme dans tous les sens du mot. Toutes les années il offrait une oeuvre de théâtre ici dans cette salle. Théodore aimait diriger les choses: il était le Directeur du Programme de Langue Anglaise (ELP) qui existe toujours à l'Université de Nouveau Brunswick. Théodore était aussi un des premiers professeurs à établir, ici chez nous, une méthode immersive comme manière normale d'enseigner le français et l'anglais. Pensez-y bien: un Nouveau-Brunswick sans un cours d'immersion: voilà le statut d'un homme, non, pas d'un homme, mais d'un véritable phare, comme Théodore Daigle dont les travaux nous illuminent encore.
Dans ce passé où je me trouve en ce moment, je vois d'autres phares sur la route acadienne, un phare qui s'appelle Madame Marguérite Michaud. Elle était, si je me souviens bien, la première Acadienne à gagner un doctorat en langues et littérature françaises et c'est après elle qu'on a nommé la Bibliothèque Marguérite Michaud au Centre Culturel Sainte-Anne de Fredericton. Jeune professeur, j'ai enseigné dans cette salle avec Madame Marguérite Michaud et elle m'a enseigné tant de choses ... Un vrai phare pour les jeunes enseignants. Voilà: quatre grands phares sur la route acadienne -- Antonine Maillet, Herménégilde Chiasson, Théodore Daigle, Marguérite Michaud, chacun bien connu, chacun lié à l'Université de St. Thomas, notre université, et chacun laissant une lumière forte par laquelle nous nous dirigeons encore.
Mais le passé doit toujours être équilibrié par le futur. Pour commencer: qui d'entre vous voudrait être une nouvelle étincelle, une nouvelle lumière, peut-être, un jour, un nouveau phare? C'est à vous, les jeunes, de décider la manière dans laquelle vous allez illuminer notre petit monde. Est-ce que vous allez continuer dans le Département de langues romanes? Nous espérons que oui! Est-ce que vous allez suivre des études approfondies en langue et littérature et culture françaises? Nous espérons que oui. Est-ce que vous allez-vous vous allier aux nouveaux éléments, aux nouvelles lumières qui commencent à se distinguer entre l'obscurité de notre petit monde universitaire? Encore une fois, nous espérons que oui. Les professeurs de notre département, surtout les nouveaux, sont ici précisement pour vous aider à établir vos carrières et à vous inspirer dans vos songes.
Le passé. Le futur. Le présent. Je vais céder la parole maintenant à une langue plus ancienne que la notre, à une langue universelle qui s'écoute et qui se comprend partout! De la musique avant toute chose: et pour cela, le violon.
Le présent est ici: écoutez-le bien!!!!